Mes amis mes amours mes emmerdes

Quand j'ai commencé à tchatter,il y a 15 ans, et que je voulais m'amuser,je me rajeunissais toujours.J'avais constaté que les tchatteurs cherchaient des filles jeunes.Quand je disais mon âge(la quarantaine), certains devenaient brusquement muets ou me répondaient "trop vieille, non merci".Comme tout le monde j'avais lu Colette,écouté Dalida et vu un certain nombre de films traitant du sujet .Je connaissais la légende(ou que je prenais comme telle) des jeunes fantasmant sur les femmes mûres, voire matures.
Force m'est de constater qu'à mesure que j'avançais en âge, que je devenais plus directe et plus franche aussi, refusant de composer, les sollicitations des jeunes, voire très jeunes hommes s'accentuaient.Tente le coup,ami lecteur,va dans un salon de charme et prends un pseudo genre "f_mure_pr_jh",tu seras étonné de ton succès.
La conclusion à tirer?Le net, là encore, a-t-il fait évoluer et précipité les choses?A-t-il aidé les hommes à exprimer davantage leurs fantasmes et leurs envies.Y aurait-il là encore une intox due à la prétendue libération des moeurs?Est-ce vraiment une libération?Les jeunes ne sont-ils pas une fois encore manipulés par les courants de mode?Qu'y gagnent-ils?Et les femmes, qu'y trouvent-elles?De jeunes étalons?(ça va bien 5mn!),un rôle d'initiatrice qui,quelque part rejoint celui de mère?De toute façon, il est toujours très agréable d'être admirée par un homme que non seulement les marques du temps sur une femme ne gênent pas, mais qui ne les voit même pas.Non?!
Quant à mes goûts, je ne me suis jamais cachée qu'ils me portent plus vers la jeunesse que vers les cinquantenaires et au-delà.Je n'aime ni les leçons de morale ni les conseils "éclairés",je n'ai pas non plus ,loin s'en faut,besoin d'un père.Femme cougar je suis.Néanmoins et cependant,je n'ai jamais pu me résoudre à frayer avec la tranche 18/21(voire 16/18)qui me sollicite de plus en plus...

Je vais commencer par elle car le temps que j'y arrive, elle sera des souvenirs anciens!
  Depuis presque deux ans,je n'avais en France, plus d'amant ni même d'amis masculins à part mon ami homosexuel (à qui je consacrerai un post).C'était une volonté clairement affichée de me retrouver, de me recentrer sur mes enfants et ma vie quotidienne.Car ceux qui cherchent ailleurs le savent bien, il y a un moment où l'on se perd à trop se donner.Surtout avec les moyens actuels de communication:sms,coups de fil, mails,msn...le contact avec l'Autre est quasi permanent, au détriment bien sûr de son temps libre...ou pas.Mère de trois enfants, travaillant à l'extérieur, il faut bien que je le trouve ce temps (dont j'ai un viscéral besoin pour rester en phase avec Lui).Donc forcément je sacrifie des choses:la lecture,la télévision, le bullage en général, l'écriture, le ménage (pas grave!) mais aussi parfois mes parents, mes amis et mes enfants.Ces derniers grandissant et moi m'essoufflant, j'avais donc mis un frein à mes aventures amoureuses, ignorant si c'était définitif ou non.Et ne m'en inquiétant pas.Ma devise:wait and see.Toujours et pour tout.
Et je respirais à nouveau, la tête plus libre et renouant avec mes ami(e)s, m'en faisant de nouveaux, profitant de mes enfants davantage et surtout mieux.
Seulement voilà, j'avance en âge(50 ans l'année prochaine) et même si je fais facilement dix ans de moins, j'ai toujours conscience, dans un coin de la tête, que mes chances avec les hommes vont s'amenuiser.Et puis je vous aime, les mecs, c'est comme ça, je n'y peux rien.
A la faveur(ou à cause, c'est selon...)des vacances, je suis retournée plusieurs fois ces années traîner sur les salons de tchats.Sans vraiment chercher.Du moins consciemment.Mais les débuts d'internet ne sont plus, et dans la faune des tchats, il (m)est de plus en plus difficile de trouver quelqu'un de vraiment intéressant.Car je suis une cérébrale.Les hommes "basiques" ne m'attirent pas(j'ai ce qu'il faut à la maison),pas plus que les dials hot et autres amusements de ce genre.J'ai dépassé ce stade depuis très longtemps.
Je suis restée tout l'été en contact (sans téléphone, j'ai toujours refusé preuve que je n'étais pas vraiment décidée à m'investir)avec un vieux,mon premier, de dix ans plus âgé que moi.Vert et fort intelligent, il m'amuse plus qu'il ne me touche.Il commence aussi à m'agacer, passant depuis quelque temps du badinage intelligent au presqu'harcèlement.Je crois que ses heures avec moi sont comptées...
Dans l'été j'ai découvert un blog dont je tairai le nom,d'un homme à femmes en apparence.Il en parle si bien, il nous aime tant que j'en ai été troublée.Ses billets, très crus, ne parlaient que de sexe, d'érotisme.Pas ou peu de sentiments.Son écriture, précise et fluide, sa sensibilité épidermique, sa sensualité affichée, ce quelque chose de féminin sous tant de virilité m'ont conquise.Séduite, tout bêtement.
Je revenais le lire régulièrement mais il était chiche en posts.Cependant chaque fois, c'était un feu d'artifice d'émotions.Il me donnait envie de le lui dire.
Comme il a pas mal de groupies(forcément), pas toujours très pudiques ni délicates, j'ai commencé à laisser quelques commentaires, volontairement dépouillés mais suffisamment intrigants pour accrocher son attention.
Suite au prochain épisode, j'ai déjà été trop longue!

Petite fille plutôt calme et très décidée, ayant su très tôt ce qu'elle voulait ou pas, j'étais une enfant élevée sévèrement et paradoxalement plutôt libre.Ado rebelle sous des apparences sérieuses, je cogitais en permanence, écrivais beaucoup, construisais mon avenir dans ma tête et rêvais de voler de mes propres ailes.En opposition constante à mon père, rigide et despotique (mais pas maltraitant)j'étais très proche et complice de ma mère.C'est d'ailleurs toujours le cas.Etudes de lettres faciles et sans histoires après une scolarité en institution privée(où je fus très heureuse malgré la dureté), j'ai vécu la vie assez facile des étudiants de l'époque, encore chez mes parents pour le gîte et le couvert mais travaillant week-ends et vacances dans le commerce,donnant aussi des cours particuliers.J'ai rencontré Tryphon jeune, nous avions à peine 21 ans.Il était gentil, pas contrariant, en adoration devant moi.Son image était à l'opposé de celle de mon père.J'avais tellement souffert de sa volonté de nous faire plier qu'il m'était impossible de choisir un homme mûr ou avec trop de caractère.Tryphon n'avait pas fait d'études, n'était pas très cultivé mais il avait du goût,il partageait aussi avec moi l'amour de la campagne et des vieilles pierres.Et surtout, il ne me contrait jamais!Parfois, dans certaines situations, je ne comprenais pas son attitude, qui me paraissait irréfléchie,voire irresponsable.Je me rappelle avoir écrit à son propos dans mon journal intime, que je le trouvais de temps en temps unclever, pour éviter de mettre le mot français.C'est cet aveuglement volontaire qui m'a menée à ma vie d'aujourd'hui.

Depuis longtemps je voulais déposer mes histoires avec les hommes.Sur papier c'est très risqué à cause de mon mari( que je continuerai d'appeler Tryphon, cela lui va si bien) qui peut tomber dessus .Non pas à l'improviste, mais en fouillant, on verra pourquoi et comment.Dans mon blog habituel, tout autant car je suis identifiable pour qui fouine un peu et là,il s'agit de protéger mes enfants et mon image publique(très bonne!).
Ecrivant encore sur un autre blog ,je ne trouvais jamais le temps ni l'énergie nécessaire à celui-ci, que je commence aujourd'hui en me disant que marchant sur mon demi-siècle(dans presqu'un an mais tout de même...)il est juste le bon moment de le faire.